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DE HENRI III. [1^89] 3o^
<c chets d'argent, qui signifiaient la bonne intelligence cc et accord qui étoit entre lui et ces diables noirs em-cc pistoles. Bref, c'est, dit-il, un Turc par la tête, un « Allemand par le corps, une harpie par les mains, un cc Anglois par la Jarretière, un Polonois par les pieds, « et un vrai diable en l'ame. »
Le mercredy, jour des cendres, Lincestre dit en son sermon qu'il ne prêcheroit point l'Evangile, pour ce qu'il étoit commun,et que chacun le sçavoit; mais qu'il prêcheroit la vie, gestes et faits abominables de ce perfide tyran Henri de Valois, contre lequel il dégorgea une infinité de vilainies et injures, disant qu'il invoquoit les diables; et pour le faire ainsi croire à ce sot peuple, tira de sa manche un des chandeliers du Roy que les Seize avoient dérobés aux Capucins, et ausquels il y avoit des satyres engravés, [comme il y en a cn beaucoup de chandeliers :] lesquels il affirmoit être les démons du Roy, que ce miserable tyran, disoit-il au peuple, adoroit pour ses dieux, et s'en servoit en ses incantations.
Le 17 février, les personnages choisis et nommés par les Seize pour tenir le conseil géneral de la sainte Union furent arrêtés. Senault ne s'y faisoit nommer que secrétaire; mais en effet il en étoit le premier president : car quand au conseil s'il se proposoit quelque affaire qui ne lui plaisoit pas, et qu'il voyoit que d'un commun consentement elle étoit prête à passer, se levant il disoit tout haut : «Messieurs, je l'empeche, et « je m'y oppose pour quarante mil hommes. » A laquelle voix ils baissoient la tête comme cannes, et ne disoient plus mot. -
Le mardy ai février, le chevalier d'Aumale sortit
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